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La vie

Habitants en mouvement

André Demay, habitant investi

En 2011, André Demay a quitté la campagne de Boisgervilly pour s’installer dans le quartier de Beauregard, à Rennes. Investi dans le monde associatif, il est actuellement le co-président du conseil de quartier de Beauregard. Sept ans après son arrivée dans le secteur, il témoigne de son quotidien et de ses convictions pour l’avenir humain de Beauregard.

Vivre à Beauregard, une association de la première heure

A l’aube des années 2000, huit habitants se mobilisent et créent Vivre à Beauregard. Pendant plus de 10 ans, l’association a été l’un des moteurs de l’animation du quartier.

Septembre 2016. Avant de rejoindre une fête organisée dans la brasserie de la Place Aulnette, Gilles Beltramino et Yvon Logéat passent par les locaux de l’association Vivre à Beauregard , VAB. Le premier en est le nouveau président. Il veille à son fonctionnement et revendique avec humour « l’indépendance de Beauregard, pour transformer le quartier en présipauté ». Cet ex-Marseillais, qui a aussi vécu à proximité du parc des Gayeulles, au nord-est de Rennes, a emménagé en 2015 dans un petit collectif de la rue Aurélie Nemours. « Fin mai, j’ai trouvé un flyer dans ma boîte aux lettres. Il invitait à investir la vie du quartier avec VAB et évoquait la citoyenneté, la participation. Du fait de ma profession, je suis habitué au dialogue et j’ai envie d’être un citoyen qui agit », se rappelle-t-il. Ils décide alors de se rendre à la rencontre : « Je me suis retrouvé face à des personnes bienveillantes et souriantes. » Le soir-même, il intègre le conseil d’administration de l’association avant d’accéder à la présidence en février 2016.

« Je me suis retrouvé face à des personnes bienveillantes et souriantes. » Gilles Beltramino.

16 ans d’actions
A l’origine de l’aventure, il y a Paule Renard. Arrivée en 1999 dans la rue qui accueillera l’école Sonia Delaunay en 2002, cette responsable du service famille d’une association d’aide à la personne souhaite se confronter « à la réalité d’un quartier neuf qui se crée ». Rejointe par sept autres habitants, elle dépose les statuts de l’association en 2002. Leur objectif ? « Créer du lien social et de la convivialité », « intervenir sur leur environnement proche » mais aussi « contribuer au développement d’un quartier en construction ».

« Nous connaissions, par exemple, des problématiques liées au stationnement, aux nuisances liées aux odeurs de l’incinérateur et nous voulions avoir notre mot à dire sur l’esthétique des nouvelles constructions », se souvient la présidente historique de l’association.
Au fil des ans, l’association obtient des résultats. Des aménagements sont réalisés dans la rue Marie Dorval pour sécuriser les piétons. Egalement surveillée par deux autres collectifs, la mise aux normes de l’incinérateur de Villejean est accélérée au-milieu des années 2000. En 2011, Vivre à Beauregard impulse la création d’un espace dédié à la petite enfance dans la Maison du Parc. Trois fois par an, des réunions réunissent plusieurs dizaines d’habitants.

« Aujourd'hui, le badminton et le yoga rassemblent encore une centaine de personnes », Paule Renard

Côté animations, une fête de quartier bat chaque année son plein sur l’esplanade du cadran solaire au cœur du parc et des ateliers de sport et de loisirs sont organisés dans des équipements de Villejean. « Aujourd’hui, le badminton et le yoga rassemblent encore une centaine de personnes », affirme Paule Renaud. En 2015, la présidente quitte pourtant l’association et déménage à Saint-Malo.
« Tenir une telle structure demande du temps, des compétences. Nous sommes tous des bénévoles et nous misons sur l’éducation populaire. Nous ne pouvons pas faire le poids face à des professionnels », explique-t-elle. Une référence à la création, courant 2014, du nouvel équipement de quartier, Le Cadran, et à l’échec de la pérennisation d’un poste qu’ils avaient créé deux ans plus tôt.

Une association en transition

Aujourd’hui, l’association compte encore une dizaine de bénévoles. En juin, puis en septembre 2016, ils ont notamment organisé un vide-grenier, sur la place Eugène Aulnette, et une fête de quartier à proximité du Cadran. Soucieuse de garder sa place de « porteuse de la parole des citoyens », VAB siège également au conseil de quartier de Beauregard dans lequel elle co-préside la commission qui suit et discute les questions d’aménagement du secteur.
Tous les mercredi après-midi, une permanence est assurée, pour le compte de Vivre à Beauregard, par une salariée de la Confédération syndicale des familles, une association d’éducation populaire qui agit sur des questions de consommation, de logement et d’éducation. L’occasion de poursuivre le dialogue avec les habitants sur le cadre de vie.

Aujourd'hui, VAB est à la recherche de nouveaux membres actifs et bénévoles.

« Vivre à Beauregard est là pour faire du lien entre les habitant du quartier », rappelle d’ailleurs Yvon Logéat, membre de l’association depuis 2009. Son seul regret : que Vivre à Beauregard n’ait pas été « davantage impliqué dans l’organisation du nouvel équipement Le Cadran ». Pour le moment, l’heure est à la recherche de nouveaux membres actifs et bénévoles. Car pour Yvon, « une association peut faire la différence sur la manière d’habiter d’un quartier. C’est important de retrouver des personnes connues dans les commerces, dans la rue, de croiser le voisinage plutôt que de rester seul dans son appartement. »

Un lieu, des associations, Le Cadran

En septembre 2014, la maison de quartier le Cadran a ouvert ses portes à Beauregard. À l’année, les habitants du quartier et d’ailleurs s’y rendent pour profiter des activités de lecture, de danse et de bien-être proposées par une quarantaine d’associations.

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